Communicateur

Automne 2016

Le Communicateur, le journal de Motion Canada, publie deux fois par an. Il est plein de perspicacité d’affaires, des nouvelles d’industrie et des conseils pratiques.

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Le COMMUNICATEUR 45 D D A N S L' I N T É R Ê T D U B I E N - Ê T R E D E S employés, et en réaction aux demandes des com- pagnies d'assurance, les sociétés offrent des ini- tiatives de bien-être avec des primes en argent. Passez ce dépistage du cholestérol et nous ajoute- rons 100 $ à votre paie. Participez à un certain nombre de programmes de bien-être et vous recevrez une autre prime. Toutefois, dans cette quête d'augmenter le bien-être des employés, les sociétés aggravent involontairement la situation. Est-il surprenant que les premières études sur les programmes de bien-être indiquent qu'ils n'ob- tiennent pas de résultats visibles? Au mieux, ces initiatives ne sont que des paroles en l'air ou des relations publiques. Au pire, elles causent en fait plus de stress. Faire des démarches comme des tests sanguins sur le taux de cholestérol et remplir des questionnaires de bien-être ne sont qu'un exemple dont ces pro- grammes ajoutent plus d'obligations à un horaire déjà assez chargé. Voici ce qu'une employée m'a confié : « Je sens bien que mon milieu de travail veut que je m'occupe de mon bien-être, mais me donne des délais si serrés que j'ai à peine le temps de manger mon dîner à mon bureau. Je sais qu'il serait bon pour moi de participer à des pro- grammes, mais je fais aussi de l'angoisse quand mon directeur et mes collègues froncent les sour- cils parce que je quitte le bureau pour aller m'éti- rer. De plus, à la fin de la journée, je me sens coupable parce que je n'ai pas pris soin de mon bien-être en manquant mon cours de yoga. » Le bien-être ne représente pas une pause des pres- sions du travail, mais bien une autre exigence professionnelle. Q u a n d o n e x a m i n e l e s d o n n é e s , l e s employeurs semblent se tromper. Ce n'est pas en obligeant les employés à participer à ce genre de cours ou de dépistages que le bien-être va s'amé- liorer ni en leur offrant des avantages matériels. D'ailleurs, une étude révélatrice conclut que les employés préfèrent un milieu de travail plus agréable à un salaire plus élevé. Alors, comment les employés peuvent-ils atteindre le bonheur? Grâce à un milieu de travail caractérisé par l'humanité et à une culture organi- sationnelle caractérisée par le pardon, la gentil- lesse, la confiance, le respect et l'inspiration. Des centaines d'études menées par des pionniers de la psychologie organisationnelle positive, dont Jane Dutton et Kim Cameron à l'Université du Michigan, et Adam Grant à Wharton, ont prouvé qu'une culture caractérisée par un milieu de travail positif améliore la loyauté, l'engagement, le rende- ment, la créativité et la productivité des employés. Étant donné que les trois quarts environ de la main-d'œuvre américaine est désengagée au tra- vail et en raison des coûts élevés du roulement du personnel, il est temps que les sociétés com- mencent à prêter attention aux données. Selon les recherches, pour améliorer le bien- être des employés, le meilleur moyen des diri- geants n'est pas d'offrir des programmes et des initiatives, mais de poser des gestes quotidiens. Par exemple, les données d'une étude importante réalisée par Anna Nyberg à l'Institut Karolinska indiquent une corrélation entre un patron sévère et des problèmes cardiaques chez les employés. À l'inverse, les recherches prouvent que les diri- geants inspirants, attentionnés et encourageants ont des employés plus loyaux et engagés. Donc, il peut être plus valable de demander aux employés des nouvelles de leurs familles de temps en temps que d'offrir un cours de pleine conscience sur l'heure du midi. Les dirigeants donnent le ton à leur société et leur comportement détermine si les interactions dans leur société se caractérisent par la confiance, le pardon, la compréhension, l'empathie, la géné- rosité et le respect. Par exemple, une grande société au classement Fortune 500 dans la région Bay a mis en place un système informant immé- diatement le PDG si un employé souffre d'une maladie grave ou vit une tragédie personnelle. Dans les 15 minutes qui suivent, peu importe sa charge de travail, le PDG prend le temps de l'appe- ler et de lui offrir son soutien. Nous avons oublié que les sociétés sont avant tout des endroits d'interaction humaine et non seulement de transaction. Les recherches prouvent que les relations sociales positives avec autrui sont notre plus grand besoin après la nour- riture et le logement. Si nous créons des milieux de travail caractérisés par ce genre d'interactions positives et stimulantes, nous créons des sociétés qui prospèrent, qui connaissent très peu de Les dirigeants donnent le ton à leur société, et leur comportement détermine si les interactions dans leur société se caractérisent par la confiance, le pardon, la compréhension, la générosité et le respect illustrations © iStock / erhul1979

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